15 Février 2018
Paris – Caracas
Airbus A330-200
Position : 29°N 22’0’’ / 55°W 51’0’’
800 km à l’Est des Bermudes
39000 pieds soit 11900m
820 km/h (avec 100 km/h de vent de face)
Mon collègue que nous appellerons M. me raconte son expérience passée de pilote de transport dans l’armée de l’air française. Une de ses histoires m’a fait particulièrement voyager et rêver. Je n’avais d’autre choix que de la partager avec vous. Cette diversité de parcours, avec son lot incroyable d’expériences diverses et variées, rend les cockpits d’Air France uniques.
Avion : C160 Transall
Equipage : commandant, pilote, navigateur, mécanicien navigant conduite et un navigant soute.
Base d’affectation : Nouméa en Nouvelle Calédonie, Pacifique.
Période : Mars 1991 - Mars 1993
9h locales Décollage de jour de Nouméa la Tontouta en Transall. 40 minutes de vol pour rejoindre l’île des Pins. A bord, des pièces mécaniques pour la gendarmerie territoriale en place ainsi que des vivres plutôt sèches. Après le décollage, virage à droite, nous maintenons 500 ft au-dessus du lagon à une vitesse de 210 nœuds.
Un pilote de Concorde, qui avait demandé son détachement sur l’ATR 42-300 d’Air Calédonie, fait décoller son avion de l’aérodrome de Nouméa Magenta à 9h 15. Au-dessus d’un bleu éclatant, nous nous émerveillons de ce somptueux spectacle. L’ATR monte au niveau de vol 70 soit 7000ft.
De cette altitude, il a une vision plongeante sur les eaux bleutées du lagon et peut facilement observer la faune aquatique. 9h22, le commandant de l’ATR nous contacte sur la fréquence pour nous signaler « écumes et baleines à 15 km sur le Radial 200 de l’île Ouen ». Nous fûmes touchés par sa générosité, lui qui ne pouvait pas dévier de sa trajectoire. Après une brève concertation, nous décidons d’aller voir.
Cela nous demandait de faire un petit écart de quelques nautiques de notre route. Croyez-moi, le jeu en valait la chandelle. A peine arrivés sur zone, nous avons eu la chance de surprendre une maman baleine à bosse et son baleineau faisant surface. Championnes d’apnée, les baleines à bosse doivent tout de même remonter à la surface de temps en temps pour faire le plein d’oxygène.
Quel spectacle ! Après des minutes d’émerveillement à contempler ce que la Nature a de plus beau à nous offrir, nous reprenons notre route pour aller nous poser à l’île des Pins et retrouver ce fameux ATR, arrivé quelques minutes avant nous.
En plein débarquement, nous n’avons pas eu la chance de remercier ce « captain » pour ce moment qui restera gravé dans nos mémoires d’aviateur.
Guillaume
Cela me rappelle un vol sur le DC8 de l'Esterel en 1994. Je faisais mon service militaire en qualité d'Aide Sécurité Cabine (PNC). On avait emmené de métropole des gendarmes suite à des manifs locales et on repartait vers Tahiti. Montée initiale et rapide mise en palier. J'ai estimé qu'on est resté à 500 pieds jusqu'à l'îlot du phare amédée. Là, passage à 150 pieds avec le DC8, ça devait jeter vu du sol ! Puis on est resté encore bas quelques minutes jusqu'à des îles paradisiaques, c'était l'île des Pins. Cela paraissait un endroit vraiment idyllique. Puis montée en croisière et retour à une configuration normale. Donc oui, les militaires peuvent prendre des libertés, même sur avion de lign…
Bonjour!
très belle histoire. Je suis un peu surpris qu'un vol militaire puisse dévier de son plan de son plan de vol comme ça, sans vraiment de raison, mais tant mieux pour cet équipage qui a pu profiter d'un beau moment.
Merci pour cette histoire et pour les superbes vidéos que vous faites. Big up pour tous ces décollages et atterrissages c'est si agréable à suivre et à décortiquer. Maintenant à chaque fois que je prends l'avion je m'amuse à imaginer ou en sont les pilotes et ce qu'ils sont en train de faire (plus compliqué à l'atterrissage car il y a moins de points de repère, flap 1 me semblant le plus fiable!)!!!
N'hésitez pas à vous loguer et à laisser les premiers commentaires qui me feront très plaisir! Guillaume